“Le chant silencieux des formes”

Dans le tumulte discret de la toile,
des formes se cherchent, s’effleurent,
comme des voix qui s’invitent sans bruit
mélodie inventée au bord de l’invisible.

Chaque courbe est une note tenue,
chaque angle, une hésitation d’archet,
et c’est dans l’espace laissé vide
que résonne, fragile,
la musique des possibles.

“Les rivières endormies”

Sous la surface paisible,
des rivières endormies serpentent,
tissées d’or discret et de vert secret.

Elles tracent, au fil de la toile,
des chemins sans mémoire,
des veines muettes où s’écoule le silence.

Parfois, la lumière effleure leurs contours,
leur offrant l’illusion d’un réveil
mais c’est dans le repos qu’elles murmurent le plus fort,
gardiennes d’un monde qui ne se dévoile
qu’à qui sait regarder lentement.

“Le voeu suspendu”

Au cœur du quadrillage ordonné,
une sphère de douceur hésite
pissenlit égaré sur l’échiquier du monde.

Chaque filament retient un secret,
un souffle qui n’ose partir,
fragile espoir accroché aux mailles du réel.

C’est là que le vœu attend,
ni exaucé, ni effacé,
juste suspendu,
dans l’espace que laisse la raison
pour que l’enfance s’y glisse encore.

“Trajectoires en clair-obscur”

Sur la toile,
les cercles se cherchent,
leurs couleurs murmurent à l’ombre des lignes.

Les chemins hésitent,
entre lumière et secret,
tracent en silence
l’errance des formes libres.

“Le cri sous la cendre”

Sous la croûte sombre,
le rouge insiste, palpite
souvenir d’une flamme obstinée.

La nuit s’étend, épaisse,
mais dans ses failles,
un cri persiste,
fragile braise cachée
qui refuse de mourir.

Là où la cendre recouvre le feu,
la lumière rêve encore
de son propre retour.

“Generation 90”

Sous le soleil acide d’un été sans fin,
nos mains pianotaient des secrets sur des manettes grises,
le “game over” sonnait comme une promesse de recommencer.

Nous inventions la liberté en dessinant des cœurs au Tipp-Ex,
et chaque sourire était une victoire douce,
taguée sur la mémoire en lettres fluo.

Nous sommes la génération 90 :
fragile et insolente, le monde dans nos baskets,
et la nostalgie, déjà, au coin du regard.

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